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dames l’imitent, qu’elles dominent leur répugnance, abordent cet enfer, qui, tel quel, contient bien des anges, — anges déchus, dont plusieurs sont plus près du ciel que telle sainte.

Le tort de ce bon livre, c’est sa timidité, ses ménagements. Elle veut et ne veut pas de surveillantes religieuses. Elle suit la mode du temps et l’opinion de ses juges, la plupart favorables au système cellulaire. Dès lors, peu d’air, peu de lumière ; des créatures étiolées et tout artificielles.

Le remède, au contraire, c’est d’abattre les murs, c’est l’air et le soleil. La lumière moralise.

Le remède, c’est le travail dans des conditions tout autres, sévère, mais un peu varié et coupé de musique (cela réussit à Paris, par les soins de quelques dames protestantes). Les prisonnières sont folles de musique. Elle les harmonise, leur rend l’équilibre moral ; elle soulage la flamme intérieure.

Léon Faucher l’a très-bien dit : Il faut rendre au travail des champs les prisonniers et prisonnières qui sont de la campagne, ne pas les enterrer dans vos horribles murs, manufacture de pulmoniques. Oui, remettez la paysanne au travail de la terre (en Algérie, du moins). J’ajoute : L’ouvrière même peut utilement être colonisée dans des établissements demi-agricoles, où, plusieurs heures par