sagesse de dix garçons de vingt ans. (V. la triste affaire d’Oslinda, jugée le 14 septembre 1858).
Dans le compte général des crimes et délits, les femmes sont pour bien peu (dix-sept pour cent), chose étonnante, car elles gagnent bien moins que l’homme, et doivent être bien plus tentées par la misère. Quand on entre, avec madame Mallet, dans le détail des causes, ce chiffre diminue encore, s’évanouit en grande partie. Nombre de ces crimes ou délits sont forcés. Ici, des mères prostituées battent des enfants de douze ans, leur cassent les dents à coups de poing, pour les mettre au trottoir et les rendre voleuses. Là, ce sont des amants qui ne font pas le crime eux-mêmes, mais le font faire, forcent la femme de voler pour leur compte ; sinon, éreintée à coups de bâton. Ailleurs, c’est la faim uniquement qui la conduit au mal. D’autres, c’est leur bon cœur, leur piété, elles se prostituent pour nourrir leurs parents, et leurs vices mériteraient le prix de vertu.
La plupart sont de bonnes créatures, tendres et charitables. Les pauvres le savent bien. Ils s’adressent avec confiance, et de préférence, à ces filles. Remarquons-le, dans cette lie des villes, il y a une bonté infinie. Dans les campagnes beaucoup de dureté. On donne un peu, de peur de l’incendie, mais on laisse mourir ses parents de faim.