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II

DERNIER AMOUR. — AMITIÉS DES FEMMES


Le grand divorce de la mort est si accablant pour la femme, laissée seule, sans consolation, lui est si amer, qu’elle veut, désire, espère, suivre son mari au tombeau. « J’en mourrai, » dit-elle. Hélas ! il est bien rare qu’on en meure. Si la veuve ne se tue au bûcher de son mari, comme elles le font dans l’Inde, elle risque de survivre longtemps. La nature semble se plaire à humilier la plus sincère, lui fait dépit en la conservant jeune et belle. Les effets physiques du chagrin sont variés, opposés même, selon les tempéraments. J’ai vu une dame, noyée de douleur et de larmes, irréparablement frappée, véritablement perdue pour la vie, fleurir pourtant