Page:Michelet - La femme.djvu/378

Cette page a été validée par deux contributeurs.

une si grande partie de nos forces, il augmente le désir. L’homme faiblit par la saison, il faiblit par le travail, faiblit par les jouissances. Elle le sent, elle le craint. Elle hasarde un mot de sagesse, un mot de vraie religion. À ce temps où Dieu fait son œuvre, accomplit dans chaque année la nourriture du genre humain, ne réclame-t-il pas l’emploi exclusif des forces de l’homme ?

Mais cela n’est pas bien pris. On devient froid, on s’irrite. Que de saintes ruses il lui faut pour se sevrer elle-même ! Fuites charmantes, humbles prières pour éluder, ajourner. L’inexorable Juillet arrive, et en même temps les fêtes de la moisson, le triomphe de l’année, le banquet de la plénitude. Tout est gai, fort et puissant. L’aiguillon de la chaleur, comme un trait de guêpe, irrite. Elle semble un peu malade, et, comme telle, obtient grâce, se fait un tout petit lit près du berceau des enfants.




Heureux automne ! temps promis de bonheur et d’indulgence ! La fin des travaux arrive. L’amour, qui, aux mois meurtriers, faisait la guerre à l’amour, peut enfin laisser la prudence et suivre l’élan du cœur. On ne lui dira jamais, à celui qui