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sainte, le vrai psaume du jour et de l’heure, ses humbles vêpres à elle, un chant du cœur pour Dieu, pour toi.

Oh ! qu’elle sait bien les fêtes, les vraies fêtes de l’année ! Laisse-la te conduire en cela. Elle seule sent les jours de la grâce où le ciel aime la terre, les hautes indulgences divines. Elle les sait, car elle les fait, elle l’aimable sourire de Dieu, elle la fête et le noël, l’éternelle pâque d’amour, dont vit et revit le cœur.




Sans elle, qui voudrait du printemps ? Que cette chaleur féconde dont fermente alors toute vie serait pour nous maladive, sombre ! Mais qu’elle soit avec nous, alors c’est un enchantement.

Émancipés de l’hiver, ils sortent. Elle a sa robe blanche, quoique le soleil puissant soit encore neutralisé par moments d’un peu de bise. Tout est vie, mais tout est combat. Sur la prairie reverdie, les petits jouent et se battent ; chevreaux contre chevreaux essayent leurs cornes naissantes. Les rossignols, qui sont venus quinze jours avant leurs maîtresses, règlent par des duels de chant le droit qu’ils auront à l’amour.

Dans cette lutte gracieuse d’où l’harmonie va