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immobile, quand vous n’y percevez plus la chaleur vitale, un grand ennui saisit le cœur. Nous ne redeviendrons heureux qu’en retrouvant le sentiment du grand mouvement fécond, quand, libres et pourtant soumis à la haute Raison aimante, ouvriers de l’Amour créateur, nous créerons aussi dans la joie.




Ce mot était nécessaire pour nous introduire au plus intime intérieur de l’homme et de la femme, dans leur duo religieux, où chacun fait une partie différente et fort délicate, chacun craignant de blesser l’autre. Car ils ne savent pas communément combien au fond ils s’accordent. De là ces tâtonnements, ces hésitations pleines de craintes, ce léger débat de deux âmes qui réellement n’en font qu’une. Jamais le jour devant témoins ne se fait cette douce lutte. Il faut que les enfants dorment, même que la lumière soit éteinte. C’est la dernière pensée de l’oreiller.

Mais, quoique tous les deux soutiennent un côté vrai et sacré de la religion (lui, les lois, elle, la cause), il y a cette grande différence qu’en Dieu l’homme sent plutôt ses modes, ses manières d’agir, la femme son amour, qui sans cesse fait son