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Le dimanche ! la joie, la liberté, la fête, et la part chérie de l’âme. Part sacrée. Est-ce la moitié ? le tiers ? le quart ? Non, le tout.

Pour bien approfondir la force de ce mot dimanche, dont l’oisif ne saura jamais le secret, il faudrait connaître tout ce qui se passe dans la tête du travailleur le samedi soir, tout ce qui y flotte de rêves, d’espoir et d’aspiration.

Est-ce la femme en général, est-ce la gentille maîtresse, qui motive la comparaison ? Non, c’est votre femme à vous, l’épouse aimée, aimable et bonne. Pourquoi ? parce que avec celle-ci, il se mêle aux jouissances un sentiment de certitude, de possession définitive, qui permet d’approfondir et de savourer le bonheur. La perception pénétrante et la fine appréciation de la dévouée personne qui vous donna tant de plaisirs, loin de refroidir, vous ouvrent, dans mille nuances délicieuses, un vaste inconnu de béatitude.




Toute émotion douce et sacrée est en elle. Vos impressions religieuses d’enfance, elle vous les rend, et plus pures.

Tel de vos réveils, à douze ans, qui vous est resté en mémoire, la fraîcheur matinale de l’aube,