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Je ne reviens pas ici sur ce que j’ai dit, l’an dernier, sur ce sujet, grand entre tous, sur le mystère touchant, terrible, où la femme, pour donner la vie, joue la sienne, où le plaisir, le bonheur, la fécondité, nous font voir de si près la mort. Nous le sentons, à cette heure-là, dans un ébranlement si profond, nous le sentons dans notre chair frémissante, dans nos os glacés… Le tonnerre qui tomberait n’y ajouterait rien du tout… Au moment où l’objet aimé est si près de nous échapper, où le froid de l’agonie nous passe, si la voix nous restait, ce serait pour dire un mot arraché du fond de l’être et des profondeurs de la vérité. « La femme est une religion. »

Nous le dirions à ce moment. Nous pouvons le dire à tous les moments, et ce sera toujours vrai.




Je l’avais dit de ma petite, tout enfant encore : « Une religion de pureté, de douceur, de poésie. »

Combien plus le dirai-je maintenant que, vraiment femme et mère, elle rayonne de tous côtés, par sa grâce, comme une puissance harmonique qui, du cercle de la famille, peut dans la société projeter des cercles plus grands ! Elle est une religion de bonté, de civilisation.