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l’obligation de dire tout. Les tentations non couvées ont bien moins de prise.




La confession conjugale (un sacrement de l’avenir) est l’essence du mariage. À mesure que nous sortirons de l’état grossier, barbare, où nous sommes encore plongés, on sentira qu’on se marie précisément pour cela, pour s’épancher tous les jours, pour se tout dire sans réserve, affaires, idées, sentiments, pour ne garder rien à soi, pour mettre en commun son âme tout entière, même en ces nuages confus qui peuvent devenir de grands orages pour un cœur qui les fomente, au lieu de les confier.




Je le répète, c’est cela qui est le fond du mariage.

Est-ce dans la génération qu’il est essentiellement ? Non. Lors même qu’il est stérile, il peut être très-uni. Sans enfant, il y a mariage.

Est-ce dans l’échange du plaisir qu’on le fera consister ? Non. Lors même que le plaisir cesse par l’âge ou la maladie, il y a tout autant mariage.