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pour le cœur, prendre une puissance sans bornes sur les volontés d’une femme. Elle devient sa propriété, forcée de mouvoir à son signe, ou de dire devant témoin le plus humiliant secret. Elle le suit fatalement. Pourquoi ? Elle ne saurait le dire. Il n’est supérieur en rien pour l’esprit, ni pour l’énergie, mais elle s’est laissé surprendre, sous prétexte de médecine, d’amusement de société, etc., et la voilà livrée à mille chances inconnues. Ces victimes ont-elles vraiment l’inspiration médicale ? le temps le dira. Mais, quoi qu’il en soit, ce don est payé bien cher, puisqu’il fait une malade, une malade humiliée, qui perd la disposition de sa volonté. Celui même qui est aimé, son amant, son mari, si elle le prie de prendre ce pouvoir sur elle, doit y regarder longtemps. Au lieu d’évoquer en elle cette passiveté d’esclavage et d’inspiration ténébreuse, il l’associera aux facultés actives qui sont celles de la liberté, et ne voudra exercer sur elle qu’un genre d’attraction, l’amour en pleine lumière.




Un autre ascendant que tout homme généreux, au cœur bien placé, se gardera d’exercer, c’est