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dant les yeux, aidât à cet aveuglement qui le rendait productif. Au contraire, il vécut toujours ayant à côté de lui la réflexion judicieuse. Solitaire, au moment sacré, il la sentait cette prudence qui rectifiait l’inspiration… Il s’arrêtait court, ratait.




Les femmes me permettront-elles de dire ici un petit mot ? Elles ont l’oreille plus fine, entendront mieux. D’ailleurs elles ont plus de temps, pour la plupart. L’homme, ce martyr du travail, dans l’entraînement et l’effort, étourdi, ne m’entendrait pas :

Madame, ne soyez pas parfaite. Gardez un tout petit défaut, assez pour consoler l’homme.

La nature veut qu’il soit fier. Il faut, dans votre intérêt, dans celui de la famille, qu’il le soit, qu’il se croie fort.

Quand vous le voyez baisser, attristé, découragé, le plus souvent le remède serait de baisser vous-même, d’être plus femme, et plus jeune, — même, au besoin, d’être enfant.

Second conseil : — Madame, ne partagez pas votre cœur.