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choses ; je m’en tiens aux petits romans. » Mais ces romans, faibles et fades, ces pâles images d’amour, n’en sont pas moins laborieux d’incidents et d’imbroglios.

Non, visons toujours au plus haut. Là est la grande lumière, là aussi la force du cœur, même la vraie pureté.

L’amour, où le prendrons-nous ? Telle femme l’irait chercher dans Balzac. Mieux vaudrait madame Sand. Il y a là du moins toujours un élan vers l’idéal. Et mieux encore, pourquoi pas dans le Cid et dans Roméo ? pourquoi pas dans Sacontala et dans la Didon de Virgile ?…

Mais, à une énorme hauteur, par-dessus toutes œuvres humaines, les grandes légendes antiques dominent tout, humilient tout.

Nos idées sur le progrès ne peuvent faire illusion. L’antiquité nous a laissé à creuser l’infini de l’analyse, et c’est le champ du progrès. Mais, dans sa force synthétique, dans la chaleur organique qui la poussait en avant, ce jeune géant, en deux pas, toucha les deux pôles, atteignit les bornes du monde. Elle a créé les grands types de simplicité divine. Ainsi, le mariage héroïque a son type si haut dans la Perse, que celui de Rome même en est un amoindrissement, prosaïsé, vulgarisé. Ainsi, la bonté, la chaleur, l’adorable force de vie et de ten-