Page:Michelet - La femme.djvu/315

Cette page a été validée par deux contributeurs.

aspect de leur siècle, est dit par Vinci, par Corrége, par Michel-Ange ou Jean Goujon.

Tous les livres trop ardents que le père a évités, dont il n’a osé donner tout au plus que des passages, ils te sont ouverts à toi. Et quel bonheur sera-ce donc de mettre entre toi et ta bien-aimée tous les trésors de la vie, et les Bibles de l’histoire et les Bibles de la nature ! Leur ravissante concordance lui fera un oreiller pour y reposer sa foi. Chaque soir, sans trop l’agiter et sans faire tort à sa nuit, une douce et nourrissante lecture, mêlée de paroles tendres, lui révélera quelque chose de l’amour universel, et quelque aspect nouveau de Dieu. Elle peut maintenant chastement savoir tout, car c’est une femme. Ce qui eût troublé la fille, lui sanctifiera le cœur et lui donnera près de toi un doux somme et de nobles rêves.




C’est par l’amour que la femme reçoit toute chose. Là est sa culture d’esprit.

En prendras-tu l’aliment dans le petit, le médiocre ? Sous prétexte de facilité, c’est ce que l’on fait toujours. On ne sait pas qu’au contraire le grand, le fort, c’est le simple. La femme dit modestement : « Je laisse aux hommes ces grandes