Page:Michelet - La femme.djvu/314

Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’amour. Il voudrait bien aussi la suivre un peu de la voix, n’ose d’abord et chante bas… Il modère sa force timide.

Puis, peu à peu, se lançant, il la fait vibrer à son tour. Émue, elle essaye de suivre, palpite… Oh ! qu’ils sont unis !…

Mais l’émotion est trop forte, la voix manque, et le chant expire dans l’abîme d’harmonie profonde.




La musique est le couronnement, la suprême fleur des arts. Mais la prendre pour base principale de l’éducation, comme on fait, c’est chose insensée, infiniment dangereuse.

Art moderne presque sans passé. Au contraire, les arts du dessin sont de tous les temps, et représentés à tout âge de l’histoire. Ils fournissent par cela seul une carrière riche et variée. À toute époque, la sculpture, la peinture, offrent non-seulement des modèles à l’imitation, mais les textes les plus féconds à l’initiation intellectuelle. Ces textes se marient à merveille à ceux de la littérature, les suppléent. Ce que Rabelais, Shakspeare, ne peuvent exprimer de telle idée, de telle nuance, de tel