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rale et que de faits d’histoire il lui a montrés de profil ! À l’époux seul d’expliquer tout.

Ce vague, cet incomplet des traditions de la famille, l’hésitation et le flottant qu’il y a dans cette vie et ces paroles de vieillards, c’est de cela justement que la jeune femme a besoin de sortir. Elle veut un homme qui décide, qui ne soit pas embarrassé, qui croie, agisse ferme et fort, qui, même aux choses obscures, pénibles, ait la sérénité, la bonne humeur d’un courage invariable. Elle trouvera plaisir, ayant un homme, à pouvoir être une femme, à avoir pour sa foi, sa vie, un bon chevet (je ne dis pas trop mou) où elle s’appuie en confiance. À ce prix-là, de bien bon cœur, elle dit : « C’est mon maître. » — Son sourire fait entendre : « Dont je serai maîtresse. » Mais maîtresse en obéissant, jouissant de l’obéissance, qui, quand on aime, est volupté.




Je ne sais plus quel législateur indien défend à la jeune femme, amoureuse, étonnée, de regarder trop son mari.

Et qui veut-on qu’elle regarde ? c’est son livre vivant, lumineux, net, où elle veut lire couramment et ce qu’elle croira, et ce qu’elle a à faire.