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avouons-le. À certaines heures, une bête sauvage rugit d’impatience en l’homme, la férocité du désir.

Les médecins commencent à soupçonner que la précipitation et l’insistance aveugle (faut-il le dire ? l’orgueil cruel) sont très-souvent la première cause d’irritations durables, d’inguérissables congestions. — « Inguérissables ? » belle demande ! Comment guérirait-on, si chaque jour revient aggraver ?

Qu’une seule chose te soit présente à ce moment si décisif, la chose pieuse, la chose religieuse, et le souverain exorcisme qui chassera le diable plus qu’aucune formule. C’est le mot des jurisconsultes : « Mariage, c’est consentement. »

Ce ne serait pas grand’chose de t’en souvenir à midi, si tu ne t’en souviens pas le soir, à l’heure émue où ton trouble est si grand. C’est alors, c’est alors qu’il faut t’en souvenir : « Mariage, c’est consentement. »

Je t’aimerais bien si, la veille, tu avais l’esprit d’y penser, si, mettant de côté l’orgueil et ses sottises, consultant l’amour et le cœur, pensant à ta pauvre petite, tu te fusses entendu avec la mère, qui, sans toi, n’ose rien vouloir. Il faut adoucir, assouplir ces épines, sinon les aplanir. Le rite compatissant de l’Inde parle ici comme nos médecins.

La fille de France est rieuse, moqueuse parfois à