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son, ne tarde pas à aboutir aux touchants résultats pratiques qui en font une chose de cœur.




À chaque jour suffit sa peine. Assez d’un travail à la fois. Dispensez, je vous prie, la mariée, dans une telle journée, de ces bruyants repas des noces de province, où les sots voudraient l’étouffer. Ils diront, si elle ne mange : « Voyez-vous ? elle est triste… On la force… Elle n’aime pas beaucoup son mari. »

Je vois que le bon sens de nos aïeux voulait, tout au contraire, qu’elle ne vînt à cette épreuve de séparation et de larmes, de douleur morale et physique, que maternellement préparée, bien détendue, fraîche et légère, d’autant moins vulnérable.

Les rites et les symboles du mariage sont bien incomplets jusqu’ici. Ils s’occupent surabondamment d’enseigner au faible qu’il est faible, donc qu’il doit être dépendant. Il serait bien plus instructif, plus original, plus humain, d’enseigner au fort qu’il ne doit pas ici se montrer fort, lui inspirer, à ce moment, les ménagements et la compassion, « L’amour y pourvoira, » dit-on. Mais c’est tout le contraire. Il change étrangement,