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stérile qu’elle a entre les deux époques. (Raciborski, 1844, p. 133.)

Cette excellente observation, humaine autant que raisonnable, n’est point de pratique empirique. Elle est hautement scientifique. Elle dérive des faits établis, des lois formulées de l’Ovologie. Elle en est la déduction naturelle. Elle aussi, elle restera invariable, comme loi naturelle et nécessaire du mariage.

Rien de plus sage en effet. Il faut prendre le moment stérile, dit l’auteur, parce qu’elle souffrirait trop d’être enceinte dès le premier mois. Quelle dureté ne serait-ce pas de faire coïncider pour elle trois malaises et trois douleurs : l’indisposition mensuelle, l’initiation du mariage, et l’ébranlement d’une première grossesse.

« La mère y pensait, » dira-t-on. Point du tout. Elle laissait passer l’époque, mais la mariait souvent trois ou quatre jours après, c’est-à-dire précisément lorsque la femme est plus féconde. Tout d’abord elle était enceinte.

Les dix jours pleins qu’on surajoute lui seront un bienfait. La science se met ici entre elle et la passion impatiente, la garde dans les bras de sa mère, et mieux que celle-ci ne faisait. — Ainsi, toute grande découverte, toute grande vérité, qui d’abord n’est qu’une lumière et ne parle qu’à la rai-