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les temps féconds indiqués, toute pratique fut aveugle. L’observation persévérante des grands anatomistes, l’autorité de l’Académie des sciences (vrai pape en ces matières), enfin l’enseignement souverain du Collège de France, de 1840 à 1850, imposèrent à l’Europe ces découvertes, acceptées désormais comme article de la foi humaine.

Que la science est venue à temps ! La médecine, en présence du fléau du siècle (l’universalité des maladies de la matrice), après avoir usé en vain des brutalités de la chirurgie, bégayait, tournoyait. L’ovologie vient au secours. C’est la profonde étude des fonctions qui doit ouvrir la voie pour comprendre les altérations. Et qui sait ? les premières, doucement veillées par l’amour, peut-être préviendraient les secondes.

Pardonne-moi, jeune homme, ces discours sérieux à l’heure où, sans nul doute, ton cœur a bien d’autres pensées. Mais, mon ami, l’amour est inquiet. Pour toi, pour elle, je voudrais, de ton ciel poétique, te ramener au réel. Et le réel, c’est elle ; donc c’est le ciel encore. Il s’agit d’elle, et de votre avenir. Quand la santé, la vie de ce cher objet est en jeu, ce n’est pas toi qui nous reprocheras un excès de sagesse et de tendres précautions.