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la dame lui nuit encore. Elle aime mieux avoir affaire à un commis en habit noir, flatteur, plus femme que les femmes. Les maîtres de magasins ont été ainsi conduits à substituer à grands frais le commis à la demoiselle, qui coûtait bien moins. — Celle-ci, que deviendra-t-elle ? Si elle est jolie, à vingt ans, elle sera entretenue, et passera de main en main. Flétrie bientôt, avant trente, elle deviendra couseuse, et fera des confections à raison de dix sous par jour. Nul moyen de vivre sans demander chaque soir son pain à la honte. Ainsi la femme au rabais, par une terrible revanche, va rendant de plus en plus le célibat économique, le mariage inutile. Et la fille de la dame ne pourra pas se marier.

Voulez-vous, messieurs, qu’en deux mots je vous esquisse le sort de la femme en France ? Personne ne l’a fait encore avec simplicité. Ce tableau, si je ne me trompe, est fait pour toucher votre cœur, et vous éclairer peut-être, vous empêcher de mêler des classes fort différentes dans un même anathème.