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Il lui faut un bras et un cœur, — un bras solide qui l’appuie et lui aplanisse la vie, — un cœur riche où elle puise, où elle n’ait qu’à toucher pour voir jaillir l’étincelle.




La femme est conservatrice. Elle désire la solidité. Et quoi de plus naturel ? Il faut un sol ferme et sûr pour le foyer, pour le berceau.

Tout remue. Où trouverons-nous la fermeté que vous voulez ?

Nulle place, et nulle propriété, dans le temps où nous vivons, ne peut promettre cela. Regardez, non pas la France, non le continent, cette mer de sable, où tout va et vient. Non, regardez l’île sainte de la propriété, la vieille Angleterre. Si vous exceptez cinq ou six maisons, et fort peu anciennes, toute propriété a changé de main, et souvent, depuis deux cents ans.

Une seule chose est solide, madame, et nulle autre : la foi.

Il vous faut un homme de foi.

Mais j’entends : de foi active.

« C’est-à-dire : un homme d’action ? » — Oui, mais d’action productive, — un producteur, un créateur.