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grande affaire où la mère choisit pour la fille, elles font comme dans leurs romans. Leur préférence est souvent, presque toujours pour l’homme-femme, le bon sujet qui pense bien. D’abord, elles sont flattées de se sentir plus énergiques, vraiment plus hommes que lui. Elles croient qu’elles le gouverneront. En quoi souvent elles se trompent. Le fade et doucet personnage est le plus souvent un matois qui s’aplatit pour arriver, au dedans fort égoïste, et qui demain paraîtra ce qu’il est, dur, sec et faux.




Madame, en chose si grave, où il s’agit de votre vie, bien plus, de celle à qui cent fois vous sacrifieriez cette vie, me permettez-vous de laisser les précautions, les vains détours, de dire des paroles vraies ?

Savez-vous bien ce qu’il faut à votre charmante fille, qui ne dit rien, ne peut rien dire… Mais son âge parle, et la nature. Respectez ces voix de Dieu !

Eh bien ! il lui faut un homme.

Ne riez point. Cela n’est pas aussi commun que vous croyez.

Il lui faut un homme amoureux. — J’entends, qui reste amoureux, qui le doive être toujours.