Page:Michelet - La femme.djvu/237

Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’une classe bourgeoise et mondaine, avec une belle-mère coquette, qui de bonne heure gâta tout. Il avait fort couru le monde, et alors était devenu fonctionnaire, employé aux Finances. Il rentrait triste et fatigué. Il n’avait nullement l’entrain, l’ardeur de ces grands producteurs qui, étant toujours en travail, ont toujours beaucoup à dire et peuvent vivifier incessamment un jeune cœur. Je reviendrai sur tout cela.




L’autre cas est celui où, de deux hommes unis de cœur, de foi, de principes, l’un donne sa fille à l’autre, une enfant élevée, formée dans ces principes et cette foi. (Voyez plus loin le chap. IV.)

Cela supposerait un père tel qu’on l’a vu dans notre premier livre, sur l’éducation. Cela supposerait une mère. Deux phénix. Si on les trouvait, à la seconde génération, on pourrait réaliser une chose aujourd’hui impossible, et qui le sera moins dans l’avenir : l’hypothèse de deux enfants élevés l’un pour l’autre, non pas ensemble, mais dans une heureuse harmonie, se connaissant de bonne heure, se revoyant par moments, à de grands intervalles, de manière à devenir leur rêve mutuel.

Tout cela (bien entendu), libre pour les deux