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Une persévérance d’un siècle dans cette voie finit (vers 89) par produire Éclipse, ce mâle des mâles, cette flamme qui courait plus vite que la voix et le regard, avec qui aucun cheval n’affronta plus le concours, et qui, par ses quatre cents fils, pendant vingt ans, emporta les prix de toute l’Europe.

J’ai lu tout ce qu’on a écrit, dans les derniers temps, sur cette matière. Ce qui paraît vraisemblable, c’est que les mariages entre parents qui peuvent affaiblir les faibles et les faire dégénérer, fortifient au contraire les forts. J’en juge, non pas seulement par l’ancienne Grèce, mais par la France de nos côtes. Nos marins, gens avisés, qui vont partout, connaissent tout, et ne se décident pas, comme des paysans, par les routines locales, épousent généralement leurs cousines, et n’en sont pas moins une élite de force, d’intelligence et de beauté.

Le vrai danger, dans ces unions, c’est un danger moral. Il est réel pour tout autre que le marin, affranchi, par sa vie errante, des influences trop fortes du foyer. Ce n’est pas sans raison grave que, de moins en moins, en France, on épouse les parentes (voyez la statistique officielle). Par le charme des souvenirs communs, ce mariage risquait de retenir fortement l’homme dans les liens du passé.

La Française, particulièrement, qui influe par son énergie, par le bien qu’elle a apporté (car la loi