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puis à la fin du dix-huitième, pour les libertés politiques. Elles sont vouées au passé, sans trop savoir ce que c’est. Elles écoutent volontiers ceux qui disent avec Pascal : « Rien n’est sûr ; donc, croyons l’absurde. » Les femmes sont riches en France, elles ont beaucoup d’esprit, et tous les moyens d’apprendre. Mais elles ne veulent rien apprendre, ni se créer une foi. Qu’elles rencontrent l’homme de foi sérieuse, l’homme de cœur qui croit et aime toutes les vérités constatées, elles disent en souriant : « Ce monsieur ne croit à rien. »




Il y eut un moment de silence. Cette sortie, un peu violente, avait pourtant, je le vis, enlevé l’assentiment de tous ceux qui étaient là. Je leur dis : Si l’on admettait ce que vous venez d’avancer, je crois qu’il faudrait dire aussi qu’il en a été de même bien souvent dans d’autres âges, et qu’on se mariait pourtant. Les femmes aimaient la toilette, le luxe, étaient rétrogrades. Mais les hommes de ces temps-là sans doute étaient plus hasardeux. Ils affrontaient ces périls, espérant que leur ascendant, leur énergie, l’amour surtout, le maître, le vainqueur des vainqueurs, opéreraient en leur fa-