des filles. Les hommes diffèrent bien moins, moulés qu’ils sont par l’armée, par la centralisation, par un cadre d’éducation quasi identique.
D’une Française à une Française, la différence est infinie ; et, de la fille française à la même devenue femme, grande encore est la différence. Donc, la difficulté du choix n’est pas petite, — mais petite est la prévision de l’avenir.
En revanche, quand elles se donnent et quand elles persévèrent, elles permettent une communication plus réelle, je crois, et plus forte, qu’aucune femme de l’Europe. L’Anglaise, une excellente épouse, obéit matériellement, mais reste toujours un peu têtue et ne change guère. L’Allemande, si bonne et si douce, veut appartenir, veut s’assimiler, mais elle est molle, elle rêve, et, malgré elle, elle échappe. La Française donne une prise, la Française réagit ; et, quand elle reçoit en elle le plus fortement vos pensées, elle vous renvoie le charme, le parfum personnel, intime, de son libre cœur de femme.
Un jour que je revoyais, après vingt années d’absence, un Français établi en pays étranger et qui s’y était marié, je lui demandai en riant s’il n’avait pas épousé quelque superbe rose anglaise, ou une belle blonde Allemande. Il répondit sérieusement, non sans quelque vivacité : « Oui, monsieur, elles sont