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Un nombre immense de dons spéciaux, très-exquis, auraient péri. Et la victoire définitive de l’amour, dans cette fusion totale, serait fatale à l’amour même.




Un livre fort et raisonné sur l’art des croisements humains nous serait bien nécessaire. Il ne faut pas croire qu’on puisse faire impunément ces mélanges. Faits d’une manière indiscrète, ils abaissent les races, ou avortent. Ceux qui réussissent n’ont guère lieu qu’entre des races sympathiques, qui peuvent sembler opposées, mais ne le sont pas au fond. Du nègre au blanc, nulle opposition anatomique qui soit d’importance. Les métis vivent et sont très-forts. Au contraire, entre le Français et l’Anglais, qui semblent si proches parents, il y a, dans le squelette même, une différence profonde. Leurs métis ou sont peu viables, ou sont nains, ou, dans l’ensemble, offrent une discordance visible.

Entre le Français et l’Allemande, les résultats varient beaucoup. Lui, il trouve un grand attrait dans ce mariage. Sec, aduste, ardent d’esprit, il jouit fort par contraste de cette fraîcheur morale. La musique, le sens de la nature, une grande dé-