Page:Michelet - La femme.djvu/192

Cette page a été validée par deux contributeurs.

cet aveugle élan, elle pourrait se jeter dans des dangers inconnus.




L’ivresse de la charité et sa chaleur héroïque, cette ravissante passion des vierges pleines d’amour, elle n’a jamais été dite. Elle a été peinte une fois.

Un exilé italien, reconnaissant, ému au cœur de la charité de la France, nous fit ce don inestimable, la plus chaude peinture, je crois, qui soit dans le Musée du Louvre. Hélas ! comment laisser là, parmi tant de vulgaires chefs-d’œuvre, cette chose de haute sainteté ! Et comment l’avoir altérée ! Barbares ! impies ! grâce à vous, cette merveille adorable, elle a presque péri sur la toile. Mais dans mon ardent souvenir elle est toujours flamboyante, et jusqu’à mon dernier jour, plus qu’aucune image pieuse elle me gardera la chaleur.




Voici, sans y changer rien, la note grossière, informe, que j’écrivais le 21 mai dernier, quand je l’ai vue la dernière fois :

« Œuvre infiniment hardie. Ni convenance, ni ménagement. On y sent ce temps terrible de la ca-