Page:Michelet - La femme.djvu/186

Cette page a été validée par deux contributeurs.


XII

LA CHARITÉ D’ANDRÉ DEL SARTE


Les esprits attentifs, je pense, ont pu saisir le double fil des méthodes que j’ai suivies dans ces trois derniers chapitres, méthodes également austères, quoique l’une semblât ménager et caresser la nature, et l’autre la contrarier. Du jour où ma jeune enfant, au pas délicat des deux âges, se trouve à son tour atteinte de cette maladie charmante qui n’est autre que l’amour, j’ai employé concurremment deux médecines, non pour guérir, mais pour modifier, transformer. Je ne veux pas frauder l’amour, pour qui j’ai le tendre respect qu’on doit aux bonnes choses de Dieu, mais l’étendre et le satisfaire mieux qu’il ne ferait lui-même, l’ennoblir et le grandir vers les plus dignes objets.

On a vu qu’au moment de la crise (vers 14 ans),