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rire de toute chose, railler tout ce que son père put lui enseigner de bon, la simple foi de sa mère, le sérieux de son mari, lui faire croire qu’il faut rire de tout et que rien n’est sûr ici-bas.

Il faut qu’elle ait une foi, — et que ces légèretés perfides et intéressées ne trouvent en elle que le dégoût, qu’elle leur oppose le sérieux, la douce fermeté d’une âme qui a par devers soi une base fixe de croyance, enracinée dans la raison, dans la simplicité du cœur, dans la voie concordante, unanime, du cœur des nations.




Il faut que de très-bonne heure le père et la mère soient d’accord, et que, sous les formes successives où l’histoire, selon son âge, lui sera administrée, elle en sente toujours l’accord moral et l’unité sainte.

Sa mère, sous forme lactée, je veux dire par le doux milieu d’un langage approprié à sa faiblesse, lui en aura conté d’abord quelques grands faits capitaux qu’elle écrira à sa manière. — Son père, dans l’âge intermédiaire (dix ans ? douze ans ?) lui aura fait quelques bonnes lectures choisies d’écrivains originaux, tel et tel récit d’Hérodote, la Retraite des dix mille, la Vie d’Alexandre le Grand,