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du juste, la concordance historique des croyances du genre humain sur le devoir et sur Dieu.

Mais qu’il soit entendu de plus que l’homme étant appelé aux affaires, au combat du monde, l’histoire doit spécialement l’y préparer. Elle est pour lui le trésor de l’expérience, l’arsenal des armes de tout genre dont il se servira demain. Pour la fille, l’histoire est surtout une base religieuse et morale.

La femme qui semble si mobile, et qui physiquement mois par mois se renouvelle sans doute, doit cependant ici-bas remplir, bien plus que l’homme, deux conditions de fixité. Toute femme est un autel, la chose pure, la chose sainte, où l’homme, ébranlé par la vie, peut à chaque heure trouver la foi, retrouver sa propre conscience, conservée plus pure qu’en lui. Toute femme est une école, et c’est d’elle que les générations reçoivent vraiment leur croyance. Longtemps avant que le père songe à l’éducation, la mère a donné la sienne qui ne s’effacera plus.

Il faut qu’elle ait une foi.

Les embûches vont bientôt venir. Les plus dangereuses viennent par l’ébranlement des croyances. Elle n’aura pas vingt ans, peut-être deux ans de mariage, un enfant, — qu’on commencera à examiner le terrain. Les agréables viendront causer,