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relle ? Ce n’est pas assez de créer le sujet ; il faut déterminer l’objet sur lequel il s’exercera avec le plus d’avantage. J’appellerai cet objet : La substance de l’éducation.

Selon moi, elle doit être tout autre pour le garçon et pour la fille.

Si l’on veut mieux réussir dans l’éducation qu’on ne l’a fait jusqu’ici, il faut marquer sérieusement les différences profondes qui non-seulement séparent les deux sexes, mais les opposent même, les constituent symétriquement opposés.

Autres sont leurs vocations et leurs tendances naturelles. Autre aussi leur éducation, — différente dans la méthode, harmonisante pour la fille, pour le garçon fortifiante, — différente en son objet, pour l’étude principale où s’exercera leur esprit.

Pour l’homme qui est appelé au travail, au combat du monde, la grande étude, c’est l’Histoire, le récit de ce combat. L’Histoire, aidée par les langues, dont chacune donne le génie d’un peuple. L’Histoire dominée par le Droit, écrivant sous lui et pour lui, constamment éclairée, corrigée et rectifiée par la Justice éternelle.

Pour la femme, doux médiateur entre la nature et l’homme, entre le père et l’enfant, son étude toute pratique, rajeunissante, embellissante, c’est celle de la Nature.