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Tout cela apparaît noble, grand, pur, dans la généralité de la loi du monde. Plus grand encore quand on y voit la constante réparation de ce que détruit la mort. « La mort nous pousse, elle nous presse, ma chère fille, lui dit sa mère. Le remède, c’est le mariage. Ton père et moi nous mourrons, et pour compenser cela, il faudra bien, probablement, que, même avant, tu nous quittes et que tu sois mariée. Comme moi, tu accoucheras avec de vives douleurs, et tu amèneras à la vie des enfants qui ne vivront pas, ou, s’ils vivent, ils te quitteront… Voilà ce que je vois d’avance, et ce qui me fait pleurer… J’ai tort ; c’est notre sort à toutes, et Dieu veut qu’il en soit ainsi. »