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cieuse. Elle n’est pas tenue d’être belle. Mais la grâce lui est propre. Elle la doit à la nature qui la fait pour s’y mirer. Elle la doit à l’humanité. La grâce charme les arts virils et donne un sourire divin à la société tout entière.

Que faut-il, pour qu’elle soit gracieuse, cette enfant ? Qu’elle sente toujours qu’elle est aimée. Qu’elle soit menée également. Point d’alternative violente de rigueur et de tendresse. Rien de brusque, de précipité, un progrès très-gradué ; nul saut, et nul grand effort. Il ne faut pas l’embellir d’ornements surajoutés ; mais, par une douce imbibition, faire que peu à peu du dedans fleurisse une beauté nouvelle.




La grâce est un reflet d’amour sur un fond de pureté. La pureté, c’est la femme même.

Telle doit être la constante pensée de la mère, dès que lui est née sa fille.

La pureté de l’enfant est d’abord celle de la mère. Il faut que l’enfant y trouve à toute heure une candeur, une lumière, une absolue transparence, comme d’une glace accomplie que nul souffle ne ternit jamais.