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part un petit moment de lumière entre la nuit et la nuit.

Les femmes qui écrivent, impriment, ont fait des livres éloquents sur le malheur de leur sexe. Mais si les enfants écrivaient, que de choses ils auraient à dire ! Ils diraient : « Ménagez-nous, épargnez-nous, dans ce peu de mois et de jours que nous donne généralement la sévérité de la nature. Nous sommes si dépendants de vous ! Vous nous tenez tellement par la supériorité de force, de raison, d’expérience !… Pour peu que vous y mettiez d’art et de bons ménagements, nous serons bien obéissants, nous ferons ce que vous voudrez. Mais n’abrégez pas l’heure unique où nous sommes sous la tiède lumière du soleil et dans la robe de nos mères… Demain nous serons dans la terre. Et de tous les biens d’ici-bas, nous n’emporterons que leurs larmes. »




Les esprits impatients vont conclure de là que je désire pour l’enfant la liberté illimitée qui serait pour nous une servitude, que je m’en remets uniquement à ses tendances instinctives, que je veux qu’on lui obéisse.

Au contraire, mon point de départ a été, comme