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Celles-ci allaient au cœur des mères. L’enfant, quoi qu’il arrivât, en attendant, était heureux. Les pères trouvent que ces écoles, dans leurs méthodes très-lentes, enseignent trop peu, instruisent trop peu. Donc, malgré les pleurs des mères, tous les enfants vont aux collèges (laïques ou ecclésiastiques). Beaucoup s’y flétrissent et meurent. Peu, très-peu apprennent, et par de mortels efforts. Un enseignement si varié, où chaque étude arrive à part, sans qu’on donne jamais leurs rapports, use et énerve l’esprit.

Les filles, dont je parlerai tout à l’heure plus spécialement, ne sont pas plus élevées qu’aux temps où Fénelon a fait son aimable livre, qu’aux temps où l’auteur d’Émile a esquissé sa Sophie. Rien qui les prépare à la vie. Parfois, des talents pour briller, parfois (dans les classes moins riches), quelques études viriles qui les mènent à l’enseignement. Mais nulle culture propre à la femme, à l’épouse et à la mère, nulle éducation spéciale à leur sexe.




J’ai tant lu sur ces matières, tant de choses médiocres et vaines, que j’étais lassé des livres. D’autre part, la vie des écoles, ma propre pratique de l’enseignement, me laissaient bien des choses obscures.