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Le mot si fort, si juste : " la Russie, c’est le choléra, " semblait alors se vérifier à merveille. Son ombre malsaine et fétide s’étendait sur l’Europe, chloroformisait l’Allemagne, nous gagnait, s’arrêtait à peine à l’Océan. Quand j’ai écrit ce livre, je dis aux miens : " la terre nous manquera. "

N’importe, je crus qu’une attaque sans prudence, sans ménagement, était un grand moyen de rompre la fascination. Nous étions tous, Polonais, Allemands, Français, dans je ne sais quelles ténèbres, où l’on voyait une grande vilaine chose noire qui avançait. Je dis : " ce n’est qu’une ombre. "

Il vivait, l’Ogre russe, quand j’imprimai : " ce maître fou. "

Ce que j’ai dit subsiste. La Russie reste la Russie, comme