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C’était l’aimable premier jour où, pour lui, elle commença à épeler avec son cœur la langue de la nature. Et cette langue du premier coup lui avait adressé des mots d’un mystère si émouvant, que le pauvre cœur fut atteint.

Le jour baissait. L’oiseau de mer attardé forçait de rames, regagnait la terre et son nid. En remontant par la falaise et le jardin déjà obscur, un premier cri d’oiseau de nuit, aigu, sinistre, s’entendit. Mais la volière de refuge était si bien fermée, les oiseaux dormaient la tête sous l’aile. Elle s’en assura elle-même, elle vit tout en sûreté. Son cœur s’allégea d’un soupir, et elle embrassa son fils.