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veraient volontiers, sous votre protection, et vous confieraient leurs petits.

Vie sérieuse, vie charmante. Quelle grâce de solitude est dans ce petit entr’acte de la vie, dans ce court veuvage ! La situation est nouvelle. Plus de ménage, plus d’affaires. Avec l’enfant, elle est seule bien plus qu’elle ne serait sans lui. Si elle n’avait avec elle le petit compagnon, une compagne lui viendrait, la rêverie, menant les vains songes. Mais cet innocent gardien, l’enfant, ne le permet pas. Il l’occupe, il la fait parler. Il rappelle la maison. Avec lui, elle a toujours ce sentiment que quelqu’un travaille là-bas pour eux et compte aussi les jours.

Fleurissez, pure, aimable fleur. Plus jeune aujourd’hui que jamais, vous vous retrouvez demoiselle, libre, et de liberté bien douce, sous la garde de votre enfant.