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II

choix du rivage

La terre est son médecin ; chaque climat est un remède. La médecine, de plus en plus, sera une émigration.

Une émigration prévoyante. On agira pour l’avenir ; on ne restera pas inerte, à couver des maux incurables, mais on ira au-devant par l’éducation, l’hygiène, surtout par des voyages, — non rapides et étourdis, nuisibles, comme ceux d’aujourd’hui, mais calculés habilement pour profiter des secours, des vivifications puissantes que la nature a partout en réserve.

La Jouvence de l’avenir se trouvera dans ces deux choses : une science de l’émigration, un art de l’acclimatation. L’homme est jusqu’ici un captif, comme l’huître sur le rocher. S’il émigre quelque peu hors de sa zone tempérée, ce n’est que pour mourir. Il