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était morte d’un ulcère. La princesse de Soubise, cette blonde éblouissante, fondit, pour ainsi parler, s’en alla comme en lambeaux.

En Angleterre, un grand seigneur curieux, le duc de Newcastle, demande au docteur Russell pourquoi la race s’altère, va dégénérant, pourquoi ces lis et ces roses couvrent des scrofules.

Il est fort rare qu’une race entamée se raffermisse. La race anglaise le fit cependant. Elle reprit (pour soixante-dix ou quatre-vingts ans) une force extraordinaire et une extrême activité. Elle dut sa rénovation d’abord à ses grandes affaires (rien de sain comme le mouvement), et aussi, il faut le dire, au changement de ses habitudes. Elle adopta une autre alimentation, une autre éducation, une autre médecine ; chacun voulut être fort pour agir, commercer, gagner.

Il n’y fallut pas de génie. Les grandes idées de cette rénovation étaient trouvées, mais il fallait les appliquer. Le Morave Coménius, devançant Rousseau d’un siècle, avait dit : « Revenez à la nature. Suivez-la dans l’éducation. » Le Saxon Hoffmann avait dit : « Revenez à la nature. Suivez-la dans la médecine. »

Hoffmann était venu à point, vers le temps de la Régence, après l’orgie des plaisirs et l’orgie de médicaments par laquelle on aggravait l’autre. Il