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vraisemblance, que les animaux sentent comme nous. Les Flamands attiraient l’alose par un bruit de clochettes (Valenc., 20, 327). Quand on faisait de la musique sur les barques, on ne manquait pas de voir venir la baleine (Noël, 223) ; la jubarte spécialement se plaisait avec les hommes, venait tout autour jouer et folâtrer.



Ce que les animaux avaient de meilleur, et ce qu’on a presque détruit à force de persécutions, c’était le mariage. Isolés, fugitifs, ils n’ont maintenant que l’amour passager, sont tombés à l’état d’un misérable célibat, qui de plus en plus est stérile.

Le mariage, fixe, réel, c’est la vie de nature qui se trouvait presque chez tous. Le mariage, et d’un seul amour, fidèle jusqu’à la mort, existe chez le chevreuil, chez la pie, le pigeon, l’inséparable (espèce de joli perroquet), chez le courageux kamichi, etc. Pour les autres oiseaux, il dure au moins jusqu’à ce que les petits soient élevés. La famille est alors forcée de se séparer par le besoin qu’elle a d’étendre le rayon où elle cherche sa nourriture.

Le lièvre dans sa vie agitée, la chauve-souris