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V

la guerre aux races de la mer

En revenant sur tout ce qui précède et sur toute l’histoire des voyages, on a deux sentiments contraires :

1o L’admiration de l’audace, du génie, avec lesquels l’homme a conquis les mers, maîtrisé sa planète ;

2o L’étonnement de le voir si inhabile en tout ce qui touche l’homme ; de voir que, pour la conquête des choses, il n’a su faire nul emploi des personnes ; que partout le navigateur est venu en ennemi, a brisé les jeunes peuples, qui, ménagés, eussent été, chacun dans son petit monde, l’instrument spécial pour le mettre en valeur.

Voilà l’homme en présence du globe qu’il vient de découvrir : il est là comme un musicien novice