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referment sur vous. Il vient d’être trouvé, ce passage, par un homme qui, engagé très loin, et ne pouvant plus reculer, s’est jeté en avant et a passé (1853). On sait maintenant ce que c’est. Voilà les imaginations calmées, et personne n’en a plus envie.

Quand j’ai dit l’inutile, je l’ai dit pour le but qu’on s’était proposé, de créer une voie commerciale. — Mais, en suivant cette folie, on a trouvé maintes choses nullement folles, très utiles pour la science, pour la géographie, la météorologie, l’étude du magnétisme de la terre.



Que voulait-on dès l’origine ? S’ouvrir un chemin court au pays de l’or, aux Indes orientales. L’Angleterre et autres États, jaloux de l’Espagne et du Portugal, comptaient les surprendre par là au cœur de leur lointain empire, au sanctuaire de la richesse. Du temps d’Élisabeth, des chercheurs ayant trouvé ou cru trouver quelques parcelles d’or au Groënland, exploitèrent la vieille légende du Nord, le trésor caché sous le pôle, les masses d’or gardées par les gnomes, etc. Et les têtes se prirent. Sur un espoir si raisonnable, une grande