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sonne ne se hasardera à aller plus loin que moi. »

Or, c’est précisément depuis, que les voyages ont commencé de manière régulière et poussé au plus loin.

Un grand siècle, un siècle Titan, le dix-neuvième, a froidement observé ces objets. Il a le premier osé regarder l’orage à la face, noter sa furie, écrire, pour ainsi dire, sous sa dictée. Ses présages, ses caractères, ses résultats, tout a été enregistré. Puis on a expliqué et généralisé. Un système a surgi, nommé d’un titre hardi qui jadis eût semblé impie : « Loi des tempêtes ».

Donc ce qu’on avait cru un caprice se ramènerait à une loi. Ces faits terribles, rentrant dans certaines formes régulières, perdraient en grande partie leur puissance de vertige. Calme et fort, l’homme en plein péril aviserait si l’on ne peut leur opposer des moyens de défense non moins réguliers. En deux mots, si la tempête arrive à faire une science, ne peut-on créer un art du salut ? un art d’éviter l’ouragan, et d’en profiter même ?



Cette science ne peut commencer tant qu’on se