Page:Michelet - La Mer, 1875.djvu/296

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pèlerins de la Mecque, tout chargé de familles, qu’il égorgea barbarement, exaspéra toutes les haines, augmenta dans tout l’Orient l’horreur du nom chrétien, ferma de plus en plus l’Asie.



Est-il vrai que Magellan ait vu le Pacifique marqué d’avance sur un globe par l’Allemand Behaim ? Non, ce globe qu’on a ne le montre pas. Aurait-il vu chez son maître, le roi de Portugal, une carte qui l’indiquait ? On l’a dit, non prouvé. Il est bien plus probable que les aventuriers qui déjà, depuis une vingtaine d’années, couraient le continent américain, avaient vu, de leurs yeux vu, la mer Pacifique. Ce bruit qui circulait s’accordait à merveille avec l’idée que donnait le calcul d’un tel contrepoids, nécessaire à l’hémisphère que nous habitons et à l’équilibre du globe.

Il n’y a pas de vie plus terrible que celle de Magellan. Tout est combat, navigations lointaines, fuites et procès, naufrages, assassinat manqué, enfin la mort chez les barbares. Il se bat en Afrique. Il se bat dans les Indes. Il se marie chez les Malais, si braves et si féroces. Lui-même semble avoir été tel.