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le succès. Telle était la beauté de l’homme, dans cette manifestation souveraine.



On doit beaucoup à la baleine : sans elle, les pêcheurs se seraient tenus à la côte, car presque tout poisson est riverain ; c’est elle qui les émancipa, et les mena partout. Ils allèrent, entraînés, au large, et, de proche en proche, si loin, qu’en la suivant toujours, ils se trouvèrent avoir passé, à leur insu, d’un monde à l’autre.

Il y avait moins de glace alors, et ils assurent avoir touché le pôle (à sept lieues seulement de distance). Le Groënland ne les séduisit pas : ce n’est pas la terre qu’ils cherchaient, mais la mer seulement et les routes de la baleine. L’Océan entier est son gîte, et elle s’y promène, en large surtout. Chaque espèce habite de préférence une certaine latitude, une zone d’eau plus ou moins froide. Voilà ce qui traça les grandes divisions de l’Atlantique.

La populace des baleines inférieures qui ont une nageoire sur le dos (baléinoptères) se trouve au