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mouvement et des combats de la mer, se laissent gagner à la terre, moins guerrière et moins agitée. L’hiver, et presque toujours, ils l’habitent, y font des terriers. Peut-être ils changeraient tout à fait, et se constitueraient insectes, si la mer ne leur restait chère, comme leur patrie d’amour. De même qu’une fois par an les douze tribus d’Israël s’en allaient à Jérusalem pour la fête des Tabernacles, on voit sur certaines plages ces fidèles enfants de la mer qui s’en vont, en corps de peuple, lui présenter leurs hommages, lui confier leurs tendres œufs, à cette grande et bonne nourrice, et recommander leurs petits à celle qui berça leurs aïeux.