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crustacés. — la guerre et l’intrigue

Si l’on visite d’abord notre riche collection des armures du moyen âge, et qu’après avoir contemplé ces pesantes masses de fer dont s’affublaient nos chevaliers, on aille immédiatement au Musée d’histoire naturelle voir les armures des crustacés, on a pitié des arts de l’homme. Les premières sont un carnaval de déguisements ridicules, encombrants et assommants, bon pour étouffer les guerriers et les rendre inoffensifs. Les autres, surtout les armes des terribles décapodes, sont tellement effrayantes, que, si elles étaient grossies seulement à la taille de l’homme, personne n’en soutiendrait la vue ; les plus braves en seraient troublées, magnétisés de terreur.

Ils sont là, tous en arrêt, dans leurs allures de combat, sous ce redoutable arsenal, offensif et