Page:Michelet - La Mer, 1875.djvu/209

Cette page a été validée par deux contributeurs.

rures, toujours doublées de satin blanc, on aperçoit l’heureux bijou, l’inséparable collier.

C’est comme la tunique de soie que l’odalisque porte en dessous, qu’elle aime tant. Elle ne quitte cette favorite qu’elle ne soit usée, déchirée et sans remède hors de combat, sachant que c’est un talisman, l’infatigable aiguillon d’amour.

Il en est ainsi de la perle. Comme la soie, elle s’imprègne du plus intime et boit la vie. Une force inconnue y passe, une vertu de celle qu’on aime. Quand elle a dormi tant de nuits sur son sein, dans sa chaleur, quand elle s’est ambrée de sa peau et a pris ces teintes blondes qui font délirer le cœur, le bijou n’est plus un bijou, c’est une partie de la personne que ne doit plus voir l’œil indifférent. Un seul a droit de le connaître, et, sur ce collier, de surprendre le mystère de la femme aimée.